Cahiers mésozoaires n° 0 – Destructions
Le numéro zéro de la revue transdisciplinaire éditée par l'École supérieure d'art d'Aix-en-Provence, sur le thème de la destruction (et de la reconstruction) dans les arts contemporains.
La représentation de l'état du monde passe bien souvent par la forme de la destruction aujourd'hui. C'est un monde étrange que ce monde-en-forme-de-fin-du-monde médiatisé notamment par les collapsologues et par les éco-activistes : un monde aux ressources épuisées, dans les ruines desquelles nous devons déjà (c'est-à-dire : maintenant, pas demain) apprendre à vivre dans des équilibres précaires avec les vies que le Capitalocène n'a pas encore éradiquées.
Des questions se posent, qu'il n'est certes pas toujours facile de poser dans le contexte des meurtres incessants de vivant·es humain·es et non-humain·es. Quelles formes de joie peut-on inventer au cœur de la destruction ? Quelles nouvelles sensibilités, vivantes et collectives, pouvons-nous imaginer malgré ou au sein des effondrements annoncés ? Quelles pratiques nous permettront de célébrer à la fois les mort·es et les vivant·es à venir ?
Certaines pratiques artistiques et activistes contemporaines proposent de mettre au cœur du débat public ces questions éthiques et écologiques liées à la destruction – au risque parfois du green washing – au risque aussi du défaitisme et l'alarmisme incapacitant. Ce sont à ces arts contemporains de la destruction/reconstruction que nous voudrions demander : Comment penser, représenter voire pratiquer des formes de destructions mobilisantes ? Quelles puissances, quelles créations, quels mondes sont possibles dans la destruction ?Œuvres de Rabia Aouar, Şener Yılmaz Aslan, Anne-Valérie Gasc, Paul Maheke, Marguerite Maréchal, Javier Mansbach, Gauthier Salcedo, Max Sister, Auréa Vallauri, Amir Youssef.
Crédit : Les presses du réel